L’expression “serious gaming” peut sembler quelque peu contradictoire, car vous vous demandez peut-être « Comment une chose peut-elle être à la fois sérieuse et un jeu ? ». En effet, le contenu, la narration et la condition de victoire d’un jeu peuvent être très sérieux, même si le but premier d’un jeu est de s’amuser.

Dans cet article, examinons ensemble cinq caractéristiques essentielles de l’apprentissage par le jeu et explorons la vérité qui se cache derrière la science des serious games.

1. Le plaisir immersif du jeu

L’intérêt est un « processus de motivation puissant » qui, lorsqu’il est correctement utilisé, a prouvé qu’il augmentait considérablement l’efficacité de l’apprentissage. Jouer à un jeu, n’importe quel jeu, mais en particulier à un jeu qui plaît au joueur, engage automatiquement ce dernier. Associez un sujet éducatif difficile ou ennuyeux à un jeu immersif et regardez les élèves franchir un cap dans leur processus d’apprentissage. Les joueurs deviennent totalement absorbés par le jeu et résolvent les problèmes dans le cadre du jeu. Le support client, les simulateurs de vol pour pilotes, l’onboarding dans un hôpital ou encore la cybersécurité par exemple peuvent être appris par le biais de la gamification. Ces domaines comportant des couches complexes de connaissances et de compétences requises peuvent être facilement décomposés en morceaux d’informations plus facilement gérables par l’apprenant. Tous ces éléments peuvent ensuite être enseignés et testés dans le cadre d’un jeu.

2. La mesurabilité de l’apprentissage personnalisé

Mesurer les performances individuelles peut s’avérer une tâche fastidieuse. Les évaluations annuelles sont souvent rejetées par de nombreux employés comme des formes inefficaces de retour d’information. Pourtant, c’est souvent lors de ces brèves rencontres avec les responsables que les employés ont l’occasion d’exprimer leurs besoins en matière d’apprentissage et d’évaluer leurs performances.

Les programmes de formation peuvent être personnalisés, mais seulement dans une certaine mesure. Les équipes ayant des rôles similaires sont souvent poussées à atteindre des objectifs collectifs ou des points de référence. L’individualisation et la personnalisation des formations sont rares, voire inexistantes, et les objectifs d’apprentissage ont tendance à être généraux. L’apprentissage personnalisé peut être plus difficile à quantifier et à justifier.

L’apprentissage par le jeu est une solution qui intègre un tableau de bord pour l’équipe d’apprentissage et un contenu de formation avec des parcours personnalisés pour chaque employé. Les employeurs peuvent observer, enregistrer et analyser les performances de chaque individu en quelques clics. La consolidation et l’abstraction des données sont effectuées par l’outil auteur et/ou le LMS.

Mieux encore, comme tout cela se fait au fur et à mesure que l’apprenant joue, les employeurs peuvent ajuster le contenu du jeu de l’apprenant en fonction des besoins. Pour les domaines présentant un risque de difficulté ou d’échec plus élevé, les employeurs peuvent créer des tâches et des tests supplémentaires. Les individus peuvent désormais bénéficier d’un soutien sur mesure sans que l’équipe de formation ne doive y consacrer tout son temps.

3. La normalisation de l’échec

Depuis l’enfance, on nous inculque que l’échec est inacceptable. C’est le reflet de notre code moral et de notre identité, et c’est quelque chose qui nous fait nous sentir vraiment mal.

Par exemple, si vous oubliez de payer votre place de parking, vous risquez de retourner à votre voiture pour découvrir une amende 10 fois supérieure à la valeur initiale de votre ticket de parking oublié.

Il n’est pas étonnant que les employés tremblent à l’idée de faire des erreurs et de se sentir humiliés par leurs pairs et leur patron. L’ironie de la chose, c’est que nous avons besoin de vulnérabilité et de courage pour nous développer. Grâce aux erreurs et aux échecs, les employés développent un état d’esprit de croissance qui les mènera finalement à la réussite.

L’apprentissage par le jeu apporte des réponses, car les serious games donnent aux individus un espace pour faire des choix difficiles, pour se sentir vulnérables ou stupides, pour faire des erreurs… et pour que tout aille bien.

Ainsi, lorsqu’un apprenant atteint continuellement un taux de réussite de 60 % par exemple, et bien tout n’est pas perdu. À première vue, les statistiques semblent mauvaises, mais si l’on creuse un peu, on s’aperçoit qu’une évolution plus concrète est en train de se produire. En effet, les apprenants développent leur intelligence émotionnelle, font l’expérience des conséquences du monde réel dans des environnements sûrs, contrôlés et simulés, et développent un penchant pour essayer à nouveau et réussir.

Parallèlement, les analyses cessent d’être un rapport de statistiques redouté et deviennent le meilleur ami de tous.  L’analyse de l’apprentissage par le jeu peut indiquer exactement où ces employés échouent. Cela permet aux équipes de formation de repérer facilement les domaines dans lesquels les individus ont les plus mauvais résultats et de proposer un apprentissage supplémentaire pour encourager les employés à recommencer. Dites adieu à la chance du débutant par exemple qui masquerait des lacunes  plus profonde : la technologie d’apprentissage par le jeu garantit que tout le monde sait vraiment de quoi il parle.

4. Le retour d’information instantané 

Les employés qui reçoivent un retour d’information plus important sont plus performants. Une étude a montré que 43 % des employés très engagés reçoivent un retour d’information hebdomadaire. Le retour d’information sous forme de jeu peut être tout aussi efficace. Si vous demandez à quelqu’un quelle est la meilleure partie d’un test, il vous répondra généralement « quand c’est fini » ou « quand je reçois les résultats de mon test et qu’ils sont suffisamment bons ».

Les résultats en direct, le retour d’information instantané et les informations facilement accessibles sur leurs performances donnent aux employés une poussée de dopamine. Cela leur donne la motivation nécessaire pour continuer à améliorer leurs performances.

5. L’utilisation des cerveaux cognitif et affectif 

On a longtemps pensé qu’une personne intelligente avait besoin d’un cerveau cognitif affectif, capable de recevoir, de comprendre, de traiter, de stocker, de transformer, de rappeler et d’appliquer des informations provenant de sources externes. Les meilleurs employés, pensait-on, avaient les capacités cognitives les plus aiguisées.

Le côté affectif du cerveau est celui qui impacte la façon dont nous ressentons des émotions telles que la dépression, le bonheur et l’anxiété. Ce n’est que récemment qu’il a été prouvé qu’il s’agissait d’un élément précieux et nécessaire de l’apprentissage.  Nous devons être capables de comprendre et d’utiliser l’information (cerveau cognitif), mais pour y parvenir efficacement, nous devons nous sentir concernés (cerveau affectif).

Les serious games créent des interactions plus fortes avec les sujets d’apprentissage grâce à l’engagement émotionnel. Cela se traduit en fin de compte par une meilleure performance et une meilleure compréhension d’une tâche.

En résumé

 

L’apprentissage par le jeu présente des caractéristiques étonnantes. Il permet aux apprenants de s’immerger dans l’apprentissage sans vraiment s’en rendre compte. Simultanément, les employeurs peuvent enregistrer et évaluer facilement les données sur leur LMS et ajuster leurs stratégies d’apprentissage en conséquence. Cette approche flexible et mixte de l’apprentissage donne aux employés la liberté d’apprendre à leur propre rythme, dans un environnement sûr, avec des objectifs clairs.

Tous les avantages de l’apprentissage par le jeu sont aussi bons les uns que les autres. Cela en fait un élément nécessaire de la stratégie de chaque équipe de formation. Au fur et à mesure de son évolution, de nombreux nouveaux développements et tendances en matière d’apprentissage en ligne émergent pour une performance et une mise en œuvre plus efficaces.

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