Dans le dernier épisode

Dans le précédent épisode, Mama nous a présenté une vision globale de ces 3 théories cognitives, et est rentrée en détails dans la première, la théorie du double codage. Découvrons ensemble les deux autres théories cognitives qui comptent particulièrement dans l’apprentissage.

 

2. La théorie de la charge cognitive

Comme nous l’avons vu plus haut, notre capacité de mémoire de travail (MT) est limitée. La première tentative de mesurer à quel point elle est limitée apparaît comme le « nombre magique » classique de Miller (1956) de sept plus ou moins deux éléments qui peuvent être jonglés dans la mémoire de travail en même temps. Au fil du temps, les conceptions de la limitation de la MT ont changé. Par exemple, Paas et Ayres (2014) déclarent que quatre éléments plus ou moins un peuvent être traités en même temps pendant environ 30 secondes.

Indépendamment du « nombre magique » précis, nous savons, tant par la recherche que par l’expérience personnelle, que nous ne pouvons pas traiter simultanément plus de quelques éléments. La recherche sur la théorie de la charge cognitive (TCC) a suggéré des façons dont l’enseignement peut être conçu pour maximiser la productivité de la MT en minimisant les informations étrangères ou distrayantes. Les apprenants sont ainsi en mesure de traiter et de stocker les connaissances pertinentes dans la mémoire à long terme. Il existe trois types de charge cognitive (Moreno & Park, 2010 ; Paas & Ayres, 2014) :

  1. La charge intrinsèque est une difficulté inhérente au contenu lui-même
  2. La charge extrinsèque est l’information ou l’activité qui n’est pas nécessaire à l’apprentissage
  3. La charge germinale est le traitement cognitif qui contribue à la formation des schémas de l’apprenant

3. Théorie cognitive de l’apprentissage multimédia

S’inspirant de la TCC, du double codage et d’autres théories cognitives de l’apprentissage, la recherche expérimentale de Richard Mayer (2009) a débouché sur sa théorie cognitive de l’apprentissage multimédia (TCAM). Le principe fondamental de l’apprentissage multimédia est que nous apprenons plus efficacement à partir de mots et d’images qu’à partir de mots seuls. Mayer se réfère essentiellement aux mêmes types de charge cognitive que ceux de la TCC, bien qu’il utilise une terminologie légèrement différente :

  • Traitement extrinsèque (équivalent à la charge extrinsèque de la TCC)
  • Traitement essentiel (équivalent à la charge intrinsèque de la TCC)
  • Traitement génératif (équivalent à la charge germinale des TCC)

Comme le montrent les tableaux suivants, Mayer a développé douze principes d’apprentissage multimédia pour faciliter ces trois types de traitement.

Principe Description
Cohérence L’apprentissage est amélioré lorsque les éléments parasites sont supprimés. Les éléments étrangers comprennent des mots, des symboles, des images, des sons et de la musique intéressants mais non pertinents.
Signalisation Nous apprenons mieux lorsque des indices visuels ou textuels mettant en évidence l’organisation du contenu sont inclus. Ces indices aident l’apprenant à développer des schémas.
Redondance Nous apprenons mieux à partir de graphiques et d’une narration qu’à partir de graphiques, d’une narration et d’un texte imprimé. Le canal visuel peut être surchargé lorsque l’apprenant doit traiter à la fois du texte et des graphiques.
Proximité spatiale Nous apprenons mieux lorsque des mots et des images apparentés apparaissent à proximité les uns des autres, car l’apprenant n’a pas à utiliser ses ressources cognitives.
car l’apprenant n’a pas besoin d’utiliser des ressources cognitives pour mettre en relation des éléments apparentés.
Proximité temporelle Nous apprenons mieux lorsque des mots et des images apparentés sont présentés simultanément plutôt que successivement. La présentation simultanée d’éléments apparentés permet à l’apprenant de conserver les représentations mentales des deux dans la MT.

Table 1

Principe Description
Segmentation Nous apprenons mieux lorsque le contenu est présenté par segments au rythme de l’utilisateur plutôt que comme une unité continue. La segmentation permet aux apprenants de voir la relation de cause à effet entre une étape et la suivante.
Formation préalable

Nous apprenons plus profondément lorsque nous connaissons les noms et les caractéristiques des principaux concepts. Introduisez la structure et définissez les termes clés avant de présenter les concepts.

Modalité

Nous apprenons plus profondément à partir d’images et de mots parlés qu’à partir d’images et de mots imprimés. Avec les images et les mots parlés, l’information est traitée par deux canaux, ce qui permet un traitement plus efficace. Avec des images et des mots imprimés, l’information est traitée uniquement par le canal visuel.

Table 2

Principe Description
Multimedia

Nous apprenons mieux avec des mots et des images qu’avec des mots seuls. Les mots et les images nous permettent de créer des modèles mentaux verbaux et visuels et d’établir des liens entre eux.

Personnalisation

Nous apprenons mieux du multimédia lorsque les mots sont utilisés dans un style conversationnel plutôt que formel. Lorsque nous avons l’impression que le narrateur s’adresse à nous, nous le considérons comme un partenaire de conversation et nous nous efforçons davantage de comprendre. Nous faisons naturellement plus d’efforts pour comprendre.

Voix

Nous apprenons mieux lorsque la narration est prononcée par une voix humaine sympathique que par une voix de machine.

Image

Nous n’apprenons pas nécessairement mieux lorsque l’image du locuteur est à l’écran. Cela risque de diviser l’attention de l’apprenant entre le locuteur et les images pertinentes liées au contenu.

Table 3

TCAM et conception vidéo

Ibrahim (2012) a appliqué les principes de la TCAM spécifiquement à la conception de vidéos pédagogiques et a isolé trois principes clés dans ce qu’il appelle le modèle de conception SSD :

  1. Segmentation : diviser le matériel pédagogique en éléments plus petits et plus compréhensibles. C’est ce que nous appelons parfois le « découpage » de l’information
  2. Signalisation : des indices visuels et verbaux sur la structure du contenu (également appelés « organisateurs préalables », comme indiqué ci-dessus) attirent l’attention de l’apprenant sur le contenu pertinent
  3. Le désherbage : lié au principe de cohérence de la TCAM, le désherbage implique l’élimination des informations superflues afin de concentrer l’attention de l’apprenant sur le contenu pertinent

Mais Kooking Mama c’est quoi ?

C’est une série d’articles dans laquelle Mama, notre experte pédagogique, dévoile ses meilleures astuces en Digital Learning pour vous permettre de réaliser les formations les plus captivantes le plus aisément possible. À vos recettes !

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